Le blog de rucher-fontanel

Toujours printemps 2014,

J'ai de plus en plus d'appréhension en regardant depuis chez moi, ces peupliers qui sont atteind par un hémiparasite : le gui.

Je décide donc de déplacer mes essaims vers un nouvel emplacement : Charansonnex.

 ci-joint des photos prises en hiver et en été,

on distingue facilement les peupliers qui dépassent largement la cime du chêne attenant...

C'est trop risqué, une branche pourrait casser et réduire à néant le travail réalisé sur mes essaims.

Une fois installé, il ne reste plus qu'à transvaser les colonies des ruchettes vers les nouvelles ruches...

Bonjour à tous, (début de l'article, le 22/11/12) 

Récit de comment le petit apiculteur que je suis, défendeur du (bon) Miel, remet "Mars & Compagnie" dans le droit chemin!

Vous souvenez-vous de cette publicité pour Balisto en 1986. link

Voilà bien longtemps que je voulais jeter un coup de geule même si "ce n'est pas ma vraie nature" à moi!

En effet, tout commence un jour dans un rayon d'un hyper-supermarché, ceux avec des grands rayons remplis à ras-bord. Là, ce sont les confiseries, et je suis rapidement attiré par un article dont l'emballage est en plastique (ou une sorte de plastique) jaune pétant, dessus on peut y admirer des amandes, du lait, du cacao, un épis de blé, et du miel en rayon...un peut comme sur la photo ci-dessous:

Remarquez comme le packaging est bien fait, il y a même les ingrédients qu'il y a dedans la barre pour ceux qui savent pas lire comme les n'enfants : "mais papa, y a du lait, et le lait c'est bon pour mon os, et le blé c'est du sucre pas rapide, alors on peut en acheter !"

J'en ai vraiment trop envie, ça a l'air bon ! et hop, dans le caddie.

Puis je m'en vais déjeuner sur un banc public, à côté d'un bassin où des poissons rouges (introduits là par des enfants capricieux qui ne veulent plus s'en occuper) vont bientôt rivaliser avec les "Koi" du japon.

Ca y est, je vais pouvoir en manger un ! Je déchire le superbe emballage jaune. Et dans le plastique jaune, il ya un Balisto dans vous savez quoi, un second plastique jaune. Sur le fait, je me dis que chez Mars & compagnie, ils aiment bien le plastique et le jaune. Le designer de Mars & compagnie a du trop regarder Bioman et devait avoir comme idole "Force jaune"...

Et puis je croque dans le Balisto.
A l'intérieur, il y a une partie blanche !! Ca ne ressemble pas à du lait même s'il doit y en avoir. J'ai jamais réussi à trouver le goût du lait !!
A l'intérieur du blanc, il y a de tous petits éclats d'amandes, enfin je crois que c'est des amandes parce qu'elles sont en photo sur le paquet...
C'est agréable de croquer le Balisto et de tomber sur des morceaux croquants.
Pour ce qui est du gâteau il est toujours croustillant. J'aime bien quand ça croque !!

Ah oui ! Je voulais dire que j'ai jamais réussi à trouver le goût du miel non plus. Je le cherche à chaque bouchée et rien ! Pourtant moi qui apprécie le miel je devrais le trouver et là rien !!

Alors que je me délectais d'une de ces fameuses barres chocolatées, je me remémore cette publicité, et je me mets à rêver que je mange sain....je reviens vite sur terre, j'ai le sentiment que ce slogan "goût nature" provenant d'une grande firme américaine sonne faut, c'est une peu comme si un Groenlandais prétendait faire les meilleurs "Diots polenta" ou les meilleurs "Farçon" (spécialitées savoyardes)...je me penche immédiatement sur la composition.

pour ceux qui ne sauraient pas,  la liste complète des ingrédients est établie dans l'ordre décroissant de leur quantité.

La "préparation à base de miel", ne représente donc qu'au mieux 3.7%. Mais là ça se corse!, le miel présent dans la préparation ne présente que 1%, donc mathématiquement, il n'y a que 0.00037% de miel dans une barre de Balisto.

   Je passe par toutes les couleurs, je retourne l'emballage et je vois bien marqué en gros "MIEL". *!%^^>~~ je suis fou, Mars & Compagnie se foutent de ma g$$le.

Rapide calcul de tête, 1kg de miel /0.00037 = 2 702.7 kg de Balisto

soit 1kg pour près de 3t de Balisto.

Sachant qu'une barre de Balisto pèse 18.5g, j'obtiens 146 092 barres de Balisto!!!!

Mars & compagnie utilise 1kg de miel pour fabriquer près de 150 000 barres de Balisto estampillées "Miel et Amandes"!!!

PUTAIN,

mais c'est de la publicité mensongère non? Je comprend mieux pourquoi je le trouvais pas ce goût de miel. C'est décidé, faut pas me prendre pour un con, j'appelle Mr Mars!!!

Je fais part de ma remarque au service consommateur et explique clairement qu'à la vue de la quantité de miel présente dans ces barres chocolatées, il me semble abusif de faire apparaitre le mot "MIEL" et qu'à mon sens on devrait plutôt lire la mention "peut contenir des traces de MIEL". Toute la question tourne autour de la quantité minimun permettant l'autorisation d'afficher la présence d'un ingrédient.  Mon interlocuteur parait très surpris et m'explique que ce produit est distribué depuis plus de vingt ans et qu'il y a des juristes qui veillent aux informations présentes sur l'emballage. Cependant, il me promet de me recontacter une fois qu'il aura l'exacte réponse à mes questions.

Je pensais que la "firme" me rappelerait sous 10jours, mais aucun appel...Au vu de la quantité de miel nécessaire pour fabriquer 150 000 barres, je me laisse même à rêver que je puisse, un jour peut être, fournir en miel la grande firme américaine; moi, le petit apiculteur français. L'hiver passe et de passage devant le rayon des barres chocolatées, je retrouve mes Balisto jaune.

Et oui, avec 4 zéro après la virgule, il me semblait abusif de pouvoir afficher la présence de Miel dans ces barres de céréales....

D'un côté, je suis réjoui de voir que la "firme" a réagi très rapidement en informant le consommateur que l'on ne trouve qu'un "goût" de miel, et donc pas forcément du miel. Il n'y a donc plus "tromperie" sur la marchandise.

D'un autre côté, je suis déçu de voir que la firme n'a pas rajouté du miel dans sa recette afin de conserver l'information présente sur ces embalage depuis plus de vingt ans.

Conclusion : lorsque qu'un ingrédient a une valeur (marchande ou nutritive), les industriels ne manquent pas de les mettre en avant sur leurs emballages. C'est ce qu'a fait Mars depuis 1986, juste qu'ils n'ont mis que 0.00037 portions de cet ingrédient "noble" pour prétendre à un produit au "goût nature". Sur la publicité de 1989 que l'on trouve sur leur site, il est clairement dit qu'il y a du miel, et l'on peut même appercevoir une vieille ruche en activité.

Aujourd'hui, il n'y a plus de préjudice, mais la firme peut continuer d'engranger des profits en continuant de s'appuyer sur l'image qu'elle a su donner à ce produit. Quelque part, c'est comme si quelqu'un lancait un produit estampillé Miel, puis 26ans plus tard, après remarque d'un consommateur, se contentait uniquement de rajouter le mot "goût" et continue de surfer sur l'image de marque initiale.

La grande firme américaine a réagi rapidement, mais dans son sens et non dans le sens du consommateur. Si elle avait eu l'intention de distribuer un produit sain comme défini dans la publicité, elle aurait pu corriger son image dans ce sens. Aujourd'hui, je constate que Mars persiste et signe, en préférant le profit à la qualité et la transparence.

Bref, décidément Mars c'est  "pas ma vraie nature" à moi! 

Cet hiver, je dois fabriquer de nouvelles hausses et de nouveaux cadres.

Une fois réalisé, il me reste encore à traiter les bois. Pour ce faire, il existe de nombreuses solutions, chacune plus ou moins efficace, plus ou moins économique. Il y a également 2 facteurs à prendre en considération, la protection contre les intempéries et la protection contre les insectes (fongicides).

Pour ma part, j'utilise l'huile de lin. Cette huile est cicative, c'est à dire qu'elle s'oxyde au contact de l'air, et forme ainsi une pellicule protectrice.

il existe plusieurs méthodes d'application de l'huile de lin:

A froid, on peut la mélanger avec de l'essence de térébenthine (dosage 50%/50%) afin d'en améliorer l'imprégnation.

A chaud, pur cette fois si, en montant l'huile à une température située entre 100 et 120°C.

Et enfin, les antiquaires et les restaurateurs de meuble ancien l'utilise à chaud, mélangé à de l'essence de térébenthine, mais attention car le mélange devient très inflammable!!!

Je ne veux pas tenter le diable, j'utiliserai donc l'huile de lin à chaud, et pur.

  J'utilise un bac en inox dans lequel je verse 12 litres d'huile de lin. Le bac est posé sur le poêle à bois afin de maintenir l'huile à température.

Je vérifie cette dernière à l'aide d'un thermomètre.

Une fois chaud, je plonge mes hausses dans l'huile. Rapidement, de nombreuses bulles remontent à la surface, c'est l'huile qui prend la place de l'air dans le bois, et c'est l'assurance une bonne imprégnation.

Je fais de sorte que l'huile n'imprègne que la face extérieure, de cette manière la face intérieur reste naturelle et absorbera en partie la condensation provoquée par la chaleur de la grappe d'abeille durant les périodes froides. On évite ainsi les problèmes d'humidité néfaste à nos petites locataires.

  Tout y passe, les hausses mais également les ruches. Après 3 trempages, on peut concidérer que le bois est imputrécible. Il n'empêche que de temps à autre, lorsque les ruches seront vidées de leur population pour X raison, un petit bain sera toujours le bien venu.

Pour 20 hausses, 6 litres d'huile de lin ont été absorbés. L'opération me revient à 18€! et c'est naturel!

MAIS ATTENTION !!! Si l'huile de lin est cicative, elle a également une forte  propension à un phénomène dangereux : la combustion spontanée ou auto-combustion....voyer plutot l'exmple suivant:

Des chiffons, imbibés d'huile ont été déposés dans un seau ou dans un baril ouvert. L'huile se trouve sur un matériau poreux, en l'occurrence les chiffons. Elle est donc dispersée sur une grande surface et en contact avec l'air. Le chiffon huileux est le carburant du triangle du feu.

Tous les éléments nécessaires sont réunis :

1. l'oxygène de l'air est le comburant du triangle. Il est présent et disponible en grande quantité, puisque le contenant utilisé est ouvert ;
2. certaines huiles réagissent facilement avec l'oxygène. La réaction d'oxydation est la source de chaleur, c'est la partie « énergie » du triangle;
3. les multiples chiffons entassés dans un baril peuvent faire en sorte que la chaleur dégagée par la réaction d'oxydation de l'huile ne puisse pas se dissiper facilement. À l'intérieur du baril, la température monte d'abord lentement, puis de plus en plus vite, puisque la réaction est de plus en plus rapide à mesure que la température augmente ;
4. arrivé à la température d'auto-ignition, le chiffon imbibé commence à brûler, d'abord sous la forme d'un feu couvant (c'est-à-dire sans flamme visible), probablement au centre du baril. À ce stade, de la fumée peut commencer à se dégager ;
5. le feu couvant arrive finalement à la surface des chiffons, et les flammes commencent à être visibles.

Certaines études ont montré que, dans certaines conditions, des chiffons imbibés d'huile – en particulier de l'huile de lin – entreposés dans un baril, peuvent, sans source d'ignition externe, s'enflammer en moins de 10 heures¹¹.

Par expérience, on utilisa facilement des chiffons pour s'essuyer les mains, des chifoons que l'on jetterai naturellement à la poubelle, donc attention!!

On n'y croyais plus, personne ne parlait d'essaim cette année, mais voilà ils arrivent surtout après cette longue période où les abeilles n'ont pas vraiment pu butiner dans des conditions météoroliques favorables.

L'impatience, l'engorgement du nid à couvain et la fière d'essaimage ont fini par l'emporter.

Premier appel de mon ami Claude le 20 mai, au cours d'une promenade dominicale, il rencontre un bel essaim au sommet du Mont Clergeon, à 950m d'altitude. L'approche est facile et il est à 1ml du sol, l'idéal.

J'ai apporté un petit pulvérisateur avec de l'eau et du sirop afin d'asperger la grappe, un panier en paille tressée, une planche et une brosse....

Puis le wk suivant, toujours mon ami Claude, me contacte à nouveau car il a deniché un essaim du côté du mont Sapenay, à environ 800m d'altitude. Ici, les génisses qui emprumtent un petit chemin font tomber des grappes d'abeilles en frottant leur dos sur l'essaim. Il y a urgence, la reine pourrait s'envoler, et l'essaim tout entier disparaitrait.

Nous partons en famille, l'accès en 4X4 est difficile, mais après plusieurs tentatives nous finissons quand même par approcher....

heureusement, les génisses après avoir bu à proximité, ont quitté le secteur et ne nous gèneront pas dans notre travail...

Encore, une fois, j'asperge la grappe avec un sirop léger et je place mon panier dessous.

Une petite brosse pour faire tomber les abeilles sur la planche et il n'y a plus qu'à patienter...

Un coup de téléphone, il faut redescendre au chef lieu où un autre essaim vient de se poser sur le cerisier d'un voisin...

Je fais au plus vite, et zut, les abeilles ressortent du panier, ce n'est pas bon signe.....où est la reine? certainement pas à l'intérieur! Peut-être sous la planche....puis elle change de direction et rentre lentement dans la ruche en paille.... Ouf!!!

 Nous laissons la ruchette sur place, je remonterais ce soir, à pied, même si je suis à une demi heure de marche, c'est plus facile qu'en 4X4....

 Pas facile, il s'est poser au sommet d'un jeune cerisier, il n'y a pas beaucoup de solution, l'échelle et les branches supportent mon poid, je peux m'approcher et couper la branche avec un secateur....

L'eau sucré pulvérisée empêche les abeilles de trop s'envoler,

Il ne reste plus qu'à retourner à la maison à pied, avec ma branche de cerisier en main...

Comme il est petit, je le place dans une ruchette afin améliorer son développement.  

Le lendemain matin à 6h00, je n'ai plus qu'à  transporter la ruchette à son emplacement définitif, et à laisser faire la nature...

Merci encore une fois à Claude, Christian, Alain et Jaqueline!

Ah oui, autre chose, alors que l'on previent qu'un essaim est arrivée à l'Hypermarché de la commune, je me rend sur place afin de le récupérer...mais pas de chance, quelqu'un a également été contacté et devrait arrivée rapidement. Je laisse mes coordonnées au vigile, au cas ou personne ne viendrait. Une heure plus tard, il me rapelle et me dit que l'apiculteur est bien venu, qu'il a déposé une ruche dessous....et que l'essaim c'est envolé!!!

Le soir, de retour à la maison, ma femme me dit qu'il y a un message, que les personnes chez qui j'ai déposé une vieille ruche remplie de vieux cadres, et qui habitte à 500m de l'hyper, on vu un essaim s'installé à l'intérieur.

Voyez les images qu'ils m'ont fait suivre: 

un essaim peut entrer naturellement dans une ruche aux conditions suivantes:

- il faut une vieille ruche bien propolisée (que l'on aura préalablement passé à la flamme afin de l'assainir et de raviver les odeurs). On peut également frotter les parois avec de la mélisse.

- de préférence, il faut installer des vieux cadres avec de la cire bien noire, cela évite qu'il ne s'installe sur le couvre cadre et commence à batir de manière anarchique. On prendra soin de placer les plus vieux cadres contre les parois de la ruche afin de permettre leur remplacement l'année suivante (la reine ne pondant que très rarement sur les cadres latéraux).

Le couple s'était apperçu qu'il y avait chez eux "un passage", Une année, un essaim s'étai même installé dans une bâche...Intéressez, il m'ont contacté et je leur avit apporté une vieille ruche et des vieux cadres afin de leur constituer un piège...quelques semaines plutard, la magie opéra. Ils ont eut le "nez creux"!!!

Les voilà ravient, et c'est t'en mieux pour eux. Ils sont aujourd'hui propriétaire de plus de "10 000 têtes"...et peuvent espérer gouter, pourquoi pas, au miel de l'année...

Petit clin d'oeil à Laurent, Alain , Joelle et Georges.

Le lendemain matin après avoir enruché l'essaim récupéré sur le mont Sapenay, on peut déjà constater que les abeilles avaient pris possession de la ruchette en paille. Elles ont déjà construit des alvéoles dans lesquelles la reine se serait empressée de pondre.